De Léon XII à Léon XIV, « Pour le développement intégral de la personne »
Dans un monde en quête de repères, notre engagement dans la formation prend racine dans une tradition féconde, à la croisée du social, du spirituel et de l’humain.
Léon XIII, en 1891, avec Rerum Novarum, a posé les fondations de la doctrine sociale de l’Église en reconnaissant la dignité du travail, la légitimité des aspirations des plus humbles et le besoin de justice au cœur de la vie collective. Il ouvrait une voie : celle d’une responsabilité partagée pour le bien commun. Cette encyclique inspira très fortement la JAC.
Paul VI en approfondira le sens dans Populorum Progressio, où il appelle de ses vœux un « développement intégral de tout homme et de tout l’homme ». Ce développement n’est pas qu’économique ou technique ; il est d’abord humain. Il implique l’éducation, la conscience, la liberté, l’ancrage dans une communauté vivante. Former, c’est donc plus que transmettre des savoirs : c’est éveiller, structurer, libérer.
C’est cette vision qu’a portée Emmanuel Mounier avec le personnalisme : une philosophie qui place la personne — unique, en relation, responsable — au centre. La personne humaine ne peut se résumer à ses compétences ou à son rôle dans l’économie ; elle est appelée à se déployer dans toutes ses dimensions — corporelle, intellectuelle, sociale, spirituelle.
C’est sur ces principes que la JAC a fondé sa réflexion, à la croisée des enjeux sociaux, économiques, philosophiques et culturels.
L’ifocap s’inscrit modestement dans cette filiation que nous sommes appelés à rappeler dans l’actualité du temps car cet héritage nous apparait pertinent dans le contexte actuel. Nous croyons que toute démarche d’apprentissage est d’abord une rencontre : avec soi, avec les autres, avec un monde à habiter. Nos parcours veulent cultiver l’autonomie, la conscience et l’engagement. À l’image de Léon XIV, qui pourrait symboliser une continuité ouverte à l’avenir, nous assumons un héritage tout en cherchant à le féconder aujourd’hui.
Former, pour nous, c’est contribuer à ce grand chantier : celui d’une humanité plus digne, plus libre, plus fraternelle.
Laurent MINGAM